Au lendemain de la victoire du Nouveau Front populaire, que dit la gauche ?

Au lendemain de la victoire du Nouveau Front populaire, que dit la gauche ?

Après le soulagement de voir le Rassemblement national relégué en troisième position et la victoire inattendue du Nouveau Front populaire lors du second tour des élections législatives, de multiples questions restent en suspens alors que la gauche ne dispose pas de majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Comment et sur quel programme gouverner dans ce contexte ? Avec quel exécutif et quel premier ministre ? On vous résume ce qu’en disent les responsables écologistes, communistes, socialistes, et insoumis, ce lundi 8 juillet.

Marine Tondelier (Écologiste) : « La logique institutionnelle de ce pays dicte que le Président demande au NFP de proposer un premier ministre »

« La logique institutionnelle de ce pays dicte que le Président demande au NFP de proposer un premier ministre », a estimé la secrétaire nationale des Écologistes, Marine Tondelier, au micro de France Inter, ce lundi matin. « Le résultat et la situation actuelle que nous vivons nous obligent », a-t-elle ajouté. « La République a tenu hier. La question est de savoir pour combien de temps », a-t-elle également déclaré, assurant que « c’est une question de mesures, pas juste une question de postures ».

Sur X, l’écologiste a dressé le « portrait-robot » de la future ou du futur premier ministre. « Être aligné avec notre programme, une figure qui doit apaiser et réparer le pays, faire consensus, compétence et expérience », détaille-t-elle. « Beaucoup de monde coche ces critères au sein du Nouveau Front populaire ».

« Ce n’est pas ”à la recherche de la nouvelle star” », avait-elle prévenu sur France Inter annonçant une nouvelle réunion ce lundi entre les responsables de gauche : « On se revoit aujourd’hui pour se mettre au travail, parce qu’on en a beaucoup ».

Manuel Bompard (FI) : « On ne va pas commencer à faire des combinaisons dans lequel on va abandonner le programme »

« Les perdants sont le camp macroniste et le RN, bien loin de ce que disaient les sondages ces dernières semaines », a indiqué Manuel Bompard, au micro de Télématin, sur France 2, ce lundi matin. « Aujourd’hui, des rencontres auront lieu entre les différentes formations politiques de l’alliance », sur la proposition d’un nom pour un premier ministre issu du Nouveau Front populaire.

La discussion doit se faire « entre les différentes formations politiques du NFP » a-t-il jugé. « Il faut une proposition avec un gouvernement du NFP qui permet de représenter l’ensemble des composantes de la coalition », a-t-il ajouté.

Concernant le programme du NFP, « nous proposons d’abroger la réforme d’Emmanuel Macron, d’augmenter le SMIC, de rétablir l’impôt sur la fortune », a rappelé Manuel Bompard, ajoutant que le programme « ne peut pas être découpé en tranches ». « On ne va pas commencer à faire des combinaisons dans lequel on va abandonner le programme » a-t-il poursuivi, estimant qu’il « faut respecter la parole que nous avons donnée devant les électrices et les électeurs » et que « chaque groupe politique devra prendre ses responsabilités ».

« Le président a le devoir d’appeler le Nouveau Front populaire à gouverner, celui-ci y est prêt », avait déjà considéré Jean-Luc Mélenchon dimanche soir, donnant le NFP en tête devant la coalition présidentielle et l’extrême droite. « Notre peuple a clairement écarté la solution du pire pour lui. Ce soir le RN est loin d’avoir la majorité absolue », s’est-il félicité, estimant qu’il s’agit là d’« un immense soulagement pour des millions de personnes qui constituent la nouvelle France ».

Fabien Roussel (PCF) : « Certes, on n’a pas de majorité absolue, mais nous voulons faire. Nous sommes prêts »

« Il est impossible de ne pas répondre à ce que viennent de dire les Françaises et les Français », a déclaré, dimanche 7 juillet, au micro de BFMTV, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, citant l’exigence de « retrouver du pouvoir d’achat, de la tranquillité publique, des services publics ». « Certes, on n’a pas de majorité absolue, mais nous voulons faire. Nous sommes prêts » a-t-il poursuivi.

« Je suis soulagé, comme des millions de Français qui ont exprimé par leur vote qu’ils ne voulaient pas que le Rassemblement national dirige ce pays », a, de son côté, constaté, lundi matin sur France info, le porte-parole du PCF, Ian Brossat, insistant sur le fait que « dans les semaines et les jours qui viennent, il va falloir tenir compte de ce vote ».

« Nous n’avons pas la majorité absolue, c’est une réalité, mais nous sommes de fait en tête. Et donc, il nous reviendra de gouverner ce pays en ayant un grand esprit de responsabilité », estime le sénateur communiste. « Ce pays est encore très fragmenté, très fragile et tous nos efforts doivent tendre à l’apaisement ce qui suppose d’avoir une majorité de dialogue. C’est ce à quoi nous devons travailler dans les jours qui viennent », assure-t-il.

Olivier Faure (PS) : « Nous ne nous prêterons à aucune coalition des contraires qui viendrait trahir la volonté des Français »

« Il y a un rejet massif de ce qui a été réalisé par Emmanuel Macron. Donc on ne va pas remettre en selle Emmanuel Macron ce serait une absurdité totale. Et ça aboutirait à quoi ? À un tel dégoût des Français que nous serions le carburant de l’extrême droite », a déclaré Olivier Faure, interrogé par franceinfo sur une possible coalition avec le camp présidentiel, lundi 8 juillet.

« Je ne veux pas être le carburant de l’extrême droite. Nous avons été obligés de mettre en place un Front républicain pour lui faire face, il ne s’agit pas aujourd’hui d’être le fioul qui lui permettra demain de revenir en majesté. (…) L’alternative ce n’est pas l’extrême droite et ce ne le sera jamais. En revanche, il y a aujourd’hui une gauche qui est prête à gouverner, qui le fera dans la clarté et qui cherchera au parlement à trouver des majorités », a ajouté le premier secrétaire du PS.

La veille, le responsable socialiste avait déjà assumé une telle position. « Nous ne nous prêterons à aucune coalition des contraires qui viendrait trahir la volonté des Français et prolonger les politiques macronistes, a-t-il déclaré à l’issue du second tour. Nous ne voulons qu’une seule chose : que notre pays se retrouve, il a été tellement fracturé. Nous avons besoin de retrouver la force d’un pays qui se réunit, sur des bases claires, celles de la République. Le NFP doit prendre en main cette nouvelle page de notre histoire. Dans cette démarche, nous n’aurons qu’une seule boussole : celle du programme du NFP. »

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Publish date : 2024-07-08 12:35:45

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