ces candidats qui ont choisi de se désister pour faire barrage au RN – Libération

ces candidats qui ont choisi de se désister pour faire barrage au RN – Libération

Quand rien ne va plus, faut-il partir ou s’accrocher ? C’est la question qui se pose dans plus de 300 circonscriptions où au moins trois candidats sont qualifiés pour le second tour des élections législatives prévu dimanche 7 juillet. Depuis ce lundi 1er juillet au matin, de nombreux candidats arrivés en troisième place et qualifiés pour une triangulaire ont annoncé leur désistement pour faire barrage à l’extrême droite. A gauche, la consigne est claire. «Conformément à nos principes et à nos positions constantes dans toutes les élections précédentes, nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter, et c’est pourquoi, dans l’hypothèse où il serait arrivé en tête, tandis que nous ne serions qu’en troisième position, nous retirerons notre candidature», a déclaré Jean-Luc Mélenchon dès dimanche soir et l’annonce des résultats. Du côté du camp présidentiel, la ligne à suivre est moins limpide.

Si Gabriel Attal a appelé dès dimanche soir à «empêcher» le RN «d’avoir une majorité absolue», le président du Modem François Bayrou a plaidé pour des désistements selon les circonscriptions. Edouard Philippe, le président d’Horizons, a quant à lui appelé à faire barrage au Rassemblement National mais également aux candidats de la France Insoumise. Pour Bruno Le Maire, invité ce lundi matin de la matinale de France Inter, un candidat socialiste, communiste ou écologiste, c’est oui, un insoumis, c’est non. Qu’en est-il dans les circonscriptions ? De la part de la gauche, 122 candidats ont annoncé leur désistement, tandis qu’ils sont 46 au sein de la coalition présidentielle. Quant au parti dans la tourmente Les Républicains, seul un candidat a annoncé son retrait. Libération fait un point, non exhaustif.

Au sein du gouvernement

Face à la menace d’une majorité absolue du RN à l’Assemblée nationale, certains n’ont pas attendu les consignes de leur camp pour acter leur décision. C’est le cas de Sabrina Agresti-Roubache, secrétaire d’Etat à la Ville et députée sortante de la première circonscription de Marseille. «Ce soir, le choix a été clair, 45 % pour le Rassemblement national, 27 % pour le Nouveau Front populaire, évidemment je me retire et dans ces conditions, je le dis de façon très claire, dans ma circonscription : pas une voix pour le Rassemblement national», a déclaré cette proche du couple Macron sous les applaudissements de ses soutiens à son QG de campagne.

Même son de cloche pour la ministre des Outre-mer, Marie Guévenoux. Arrivée en troisième position avec 27,11 % dans la 9e circonscription de l’Essonne, Marie Guévenoux s’est fendue d’un message tardif dans la nuit de dimanche à lundi sur X (ex-Twitter) pour expliquer son choix de se retirer, alors que l’écologiste Julie Ozenne a obtenu 37,6 % des voix et le RN Paul Henri Merrien un score de 29,96 %. «Le risque que représente une victoire du Rassemblement national, a fortiori avec une majorité absolue, est grand. Il faut tout faire pour faire gagner les candidats issus de l’arc Républicain en mesure de l’emporter dimanche prochain», a-t-elle écrit. Son intervention a massivement été partagée sur les réseaux sociaux.

La ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Fadila Khattabi, a elle aussi annoncé son désistement au profit d’un candidat socialiste du Nouveau Front populaire. Dans un long post-publié sur X ce lundi matin, Fadila Khattabi, membre de l’aile gauche de la majorité et députée sortante de la 3e circonscription de la Côte-d’Or, affirme qu’il est «hors de question» que son territoire «tombe entre les mains du Rassemblement national». «Je distingue mes adversaires politiques des ennemis de la République», ajoute-t-elle, confirmant se désister «de ces élections législatives pour faire barrage à l’extrême droite». «Je sais que cette candidature [du candidat du NFP, Pierre Pribetich] ne fait pas l’unanimité, mais l’heure est trop grave pour nous diviser», conclut la ministre.

Dans le camp présidentiel

En récoltant 23,72 % des suffrages dans la 1re circonscription de la Loire, le député sortant (Renaissance) Quentin Bataillon aurait pu se maintenir au second tour – il faut avoir recueilli le vote d’au moins 12,5 % des inscrits, et non des suffrages. Mais il a annoncé se désister au profit du candidat du Nouveau Front populaire, Pierrick Courbon, arrivé en tête, pour faire barrage à la candidate du RN, Marie Simon. «Notre territoire mérite mieux qu’une élue du RN qui le méprise par son absence», fustige-t-il dans une lettre postée sur le réseau social X. «Pour Saint-Etienne et notre circonscription, l’engagement continue», poursuit-il, appelant Pierrick Courbon à «retrouver le chemin de la social-démocratie sur le fond, comme sur les méthodes». Le député de 30 ans s’était fait remarquer début avril pour son autre casquette, celle de président de la commission d’enquête sur la TNT. Sur le plateau de Touche pas à mon poste, le désormais ex-député avait critiqué Yann Barthès, qu’il avait auditionné fin mars, le jugeant «arrogant», s’attirant les foudres jusque dans son groupe parlementaire.

Arrivée en troisième position, Albane Branlant, la candidate Ensemble de la 1re circonscription de la Somme a annoncé son désistement pour faire barrage au Rassemblement national. «Face au risque du rassemblement national qui pourrait avoir une majorité absolue, je retire ma candidature ce soir. Je fais une différence entre des adversaires politiques et des ennemis de la République», a assuré celle qui a obtenu 24 % des voix. Dans cette circonscription qui s’étend du nord d’Amiens à Abbeville, c’est Nathalie Ribeiro-Billet (RN) qui est arrivée en tête avec 40,69 %, des voix tandis que François Ruffin candidat sortant du Nouveau Front populaire a recueilli 33,92 % des suffrages.

Arrivée également en troisième position avec 23,03 % des voix, la députée sortante du Loiret Caroline Janvier a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi son désistement, apportant son soutien à Emmanuel Duplessy, candidat du Nouveau Front populaire, qui cumule 28,03 % des suffrages. Elodie Babin, la candidate du Rassemblement national, est arrivée en tête avec 32,91 % des voix. Dans l’hémicycle, Caroline Janvier s’était illustrée pour la légalisation du cannabis médical, l’ouverture d’un débat sur le volet récréatif de la plante ou encore l’usage des écrans chez les plus jeunes.

En troisième position derrière le Nouveau Front populaire (35 %) et le Rassemblement national (27 %) dans la 5e circonscription du Val-d’Oise, la députée macroniste sortante Cécile Rilhac (23 %) a annoncé qu’elle ne présenterait pas sa candidature au second tour. Suivant les consignes données par Gabriel Attal dimanche soir, la candidate de la majorité présidentielle met en avant un «risque de voir le Rassemblement national l’emporter […] qui doit être évité à tout prix». Elle appelle par ailleurs à l’union des «forces républicaines» face «au danger que représente l’extrême droite». Dans son communiqué publié sur X (ex-Twitter), Cécile Rilhac annonce son intention de voter pour le candidat de la gauche unie, Emmanuel Maurel, ancien député européen.

A gauche

Plutôt Elisabeth Borne que le Rassemblement national. Dans la 6e circonscription du Calvados, le candidat LFI-NFP Noé Gauchard a annoncé son désistement. Nicolas Calbrix (RN) est arrivé en tête avec 36,26 %, tandis que l’ancienne Première ministre Elisabeth Borne (Renaissance Ensemble) a obtenu 23,16 % des voix. «Nous avons fait le choix difficile […] de ne pas maintenir cette candidature […] pour barrer la route politique au Rassemblement national», a déclaré Noé Marchand au micro de France 3 Régions.L’ex-candidat NFP au côté d’Elisabeth Borne pour faire campagne ? Noé Marchand répond : «Je n’ai pas d’ordre à donner aux personnes qui ont voté pour nous. J’appelle tous les citoyens et citoyennes qui ne souhaitent pas voir notre pays basculer aux mains de l’extrême droite à voter le 7 juillet pour faire barrage au Rassemblement national.»

Castres, Lavaur, Mazamet et le chantier contesté de l’A69 qui reliera Castres à Toulouse… Dans la 3e circonscription du Tarn, Guilhem Carayon, le candidat des Républicains soutenu par le Rassemblement national, est arrivé en tête avec 43,51 % des suffrages. Le député sortant de la majorité présidentielle, Jean Terlier, a obtenu 28,60 % et devance ainsi Julien Lassalle (La France insoumise-Nouveau Front populaire), qui recueille 25,39 %. Dans la foulée, le candidat de gauche Julien Lassale a annoncé avoir décidé «de retirer [sa] candidature pour suivre les consignes nationales claires : pas une voix pour le RN, pas un siège de député pour le RN. […] Il faut battre Guilhem Carayon».

Le candidat du Nouveau Front populaire dans la 2e circonscription de l’Ain a récolté 23,6 % des voix et termine en troisième position, à 367 voix du député sortant macroniste Romain Daubié. «La vague brune qui s’abat sur notre pays est massive, et elle n’aura pas épargné l’Ain», écrit l’écologiste Maxime Meyer au sujet du score du candidat RN Andréa Kotarac, qui est arrivé en tête avec 39,2 % des voix. Ancien membre du Parti de gauche et de La France insoumise, Andréa Kotarac s’est finalement rallié au Rassemblement national en mai 2019.

Arrivée en deuxième position, Hella Kribi-Romdhane, la candidate du Nouveau Front populaire aux élections législatives dans la 6e circonscription de l’Essonne déclare avoir fait le choix «d’un désistement républicain» dans le but de «faire barrage à l’extrême droite». En 2e position avec 25,23 % des voix, Hella Kribi-Romdhane est arrivée derrière le candidat socialiste et député sortant Jérôme Guedj (DVG) avec 34,4 %, mais devant Natacha Goupy (RN), qui obtient 20,81 % des voix et se qualifie aussi pour le second tour. Dans son communiqué, Hella Kribi-Romdhane, ancienne suppléante de Jérôme Guedj, est revenue sur la campagne de son adversaire, rappelant tout de même son utilisation des «logos des partis de gauche, parfois sans leur autorisation».

A droite, pour l’heure, pas de désistement ni de consigne de vote

Avec 22,33 % et arrivé en troisième position, Anthony Vadot, maire de Branges et vice-président au conseil départemental de Saône-et-Loire, a acté sa défaite dans la 4e circonscription de Saône-et-Loire. Etiqueté LR, Anthony Vadot n’a néanmoins pas donné de consignes de vote. «Chacun connaît mes engagements […] sans compromissions, également contre les extrêmes. J’appelle chacun à aller voter au second tour en son âme et conscience», a déclaré Anthony Vadot quelques minutes après l’annonce des résultats. Dans cette circonscription, c’est Eric Michoux (RN), transfuge du centre, puis de la droite, qui est arrivée en tête avec 44,34 % des voix suivi par Cécile Untermaier (PS-NFP) avec 29,96 %.

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Publish date : 2024-07-01 17:13:36

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