Des impôts en plus à partir de 4.000 ou 2.200 euros dans le programme du Nouveau Front populaire ?

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Quatorze tranches et autant de questions. L’augmentation des impôts, c’est l’argument qui fait peur dans le programme du Nouveau Front populaire. Pour rassurer, les personnalités de l’alliance des gauches, comme Olivier Faure (PS) ou Manuel Bompard (LFI), multiplient les interventions lors des débats télévisés pour expliquer qu’il n’y aura pas d’augmentation d’impôts pour 92 % des Français.

« Ceux qui gagnent moins de 4.000 euros net par mois paieront moins ou autant d’impôts qu’aujourd’hui, a souligné Manuel Bompard le 25 juin. Et oui, il y aura davantage d’impôts pour les 8 %, et en particulier pour les 0,1 %, les plus riches qui aujourd’hui payent moins d’impôts proportionnellement que les classes moyennes. » Passer de 5 à 14 tranches d’imposition sur le revenu permet « davantage de progressivité ».

Des déclarations « farfelues »

Un seuil qui n’a pas convaincu le Premier ministre Gabriel Attal, qui a indiqué sur TF1 que La France insoumise avait proposé dans un amendement de rendre progressive la contribution sociale généralisée (CSG) dans le projet de loi de finances 2022. Cet impôt prélevé sur différentes sources de revenus (travail, capital, retraite) avec un taux unique finance la protection sociale. Pour lui, le taux de CSG augmente « à partir de 2.200 euros » de salaire avec LFI.

« Attal dit n’importe quoi », balaie Éric Coquerel (LFI), l’ancien président de la commission des finances, auprès de 20 Minutes. « Les calculs sur moins de 4.000 euros se font en cumulant un impôt sur le revenu à 14 tranches plus le fait de rendre progressif toute la CSG. »

Contacté, Thomas Piketty, économiste qui plaide pour plus de justice fiscale, estime que les déclarations de Gabriel Attal sur les hausses d’impôt à 2.200 euros de revenu mensuel « sont totalement farfelues et visent simplement à faire peur, sans aucun souci pour la réalité des propositions ». L’équipe de campagne du Premier ministre n’a pas pour l’heure fait suite à nos demandes de précision sur ce seuil. Gabriel Attal a encore dénoncé le « matraquage fiscal assumé » du Nouveau Front populaire sur BFMTV-RMC ce 28 juin.

Des tranches pas encore définies

Quid du tableau viral de BFMTV montrant les 14 tranches proposées par LFI en 2022 ? « Tout ce qui circule actuellement n’est pas bon, poursuit Éric Coquerel. D’abord, il y a une différence avec 2022, c’est que nous, on enlevait le quotient conjugal [c’est-à-dire la mutualisation des revenus des conjoints dans la déclaration d’impôts pour un couple marié ou pacsé], là, ce n’est pas dans l’accord. » Les 14 tranches d’impôts sur le revenu ou de CSG progressive n’ont pas encore été définies, explique-t-il.

« Pour le coup, on n’a pas eu le temps, il faut qu’on refasse les calculs, mais l’objectif est le même. Dans les barèmes qu’on va mettre en place dans la progressivité, on fera en sorte que les gens qui sont en dessous de 4.000 euros ne paient pas plus d’impôts », s’engage-t-il. Le Nouveau Front populaire a mis en place un simulateur qui permet de calculer son taux d’imposition et qui compare l’imposition actuelle avec celle proposée par le NFP. C’est à partir de 4.008 euros de revenus mensuels pour une personne seule que la contribution augmente, sans que ne soit précisé les tranches ou le calcul.

« Un effet neutre sur le budget de l’État » en 2022

En 2022, l’institut libéral Montaigne avait évalué les mesures de La France insoumise, dont celles de la réintroduction des 14 tranches d’impôt sur le revenu et de la CSG progressive. Il estimait qu’à court terme le fait de rendre la CSG progressive, combinée à une réforme de l’impôt sur le revenu, aurait « un effet neutre sur le budget de l’État », mais qu’à moyen terme elle « viendrait accroître le revenu disponible des ménages aux revenus bas ou médian et décroître celui des foyers aux revenus plus élevés », mais ses ménages étant plus aisés, on pourrait « constater un effet positif sur la consommation ».

Pour Thomas Piketty, il est « tout à fait inutile d’augmenter les impôts sur les revenus plus faibles, et essentiel de commencer par mettre à contribution les milliardaires et multinationales afin d’envisager de demander des efforts à ces niveaux de revenus ». Et d’ajouter que le point « important » du programme du Nouveau Front populaire est que « les recettes nouvelles viennent pour l’essentiel de l’impôt sur les grandes fortunes et de l’impôt sur les multinationales, et non pas de l’impôt sur le revenu ».

Source link : https://www.20minutes.fr/economie/4098639-20240628-legislatives-2024-impots-plus-partir-4-000-2-200-euros-programme-nouveau-front-populaire

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Publish date : 2024-06-28 12:13:00

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