« C’est le moment ou jamais ! » Du RN au Nouveau Front populaire, cette jeunesse qui se mobilise

« C’est le moment ou jamais ! » Du RN au Nouveau Front populaire, cette jeunesse qui se mobilise

Le tourbillon infernal de la campagne éclair des législatives ne les a pas épargnés. Au sein des trois principaux blocs politiques – Ensemble, Nouveau Front populaire et Rassemblement national –, les jeunes des partis se sont largement mobilisés depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale qui a suscité une vague massive d’adhésions. Tracts, « phoning », porte-à-porte… Quasi quotidiennement sur le terrain, tous sont nourris par l’espoir de voir leur parti remporter la majorité aux scrutins des 30 juin et 7 juillet.

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Répartis dans les 12 circonscriptions de la Gironde, ils sont des centaines, âgés environ de 18 à 30 ans. En Gironde, on compte plus de 200 actifs au Rassemblement national de la jeunesse (RNJ), une centaine pour Ensemble pour la République, dont 80 au sein des Jeunes avec Macron (JAM) et une quinzaine pour les Jeunes Horizons, et près de 200 dans la coalition du Nouveau Front populaire.

« Un grand déclic »

« J’en ai pleuré toute la soirée », souffle Stanislas, en se remémorant les résultats des élections européennes. Un « grand déclic », qui l’a poussé à intégrer les Jeunes Insoumis.es. Ce mardi soir-là, ils sont une quarantaine de la jeunesse du Nouveau Front populaire, écologistes, socialistes, communistes et insoumis, à se réunir dans les rues de Bordeaux pour une distribution de tracts, suivi d’un « apéro » en fin de soirée.

Le jeune homme de 19 ans vient d’en donner une centaine dans le périmètre des quais de Bordeaux à l’effigie du candidat écologiste de la 2e circonscription, Nicolas Thierry. Depuis son adhésion au parti, l’étudiant en communication est mobilisé chaque jour. « Il faut foncer, c’est le moment ou jamais ! » Pas question de se reposer « avant vendredi soir, 23 heures », avec une appréhension qui durera « jusqu’à dimanche soir, 20 heures ».

Cassandra des Jeunes Écologistes tracte aussi pour LFI, « pour l’intérêt général ».

E. S.

Quelques mètres plus loin, Cassandra détaille les points du programme à un couple, assis sur les marches du miroir d’eau. À 19 ans, son engagement militant, qui a débuté en début d’année, en tant que cosecrétaire régionale des Jeunes écologistes, lui prend en moyenne six heures par jour. L’étudiante en histoire, habitante du Sud-Gironde, puise sa motivation dans l’entraide qui s’est créée au sein de la coalition. « Par exemple, ça fait trois jours que je tracte pour LFI. On fait ça au nom de l’intérêt général, il faut continuer à se mobiliser quoi qu’il arrive. »

Salomé aborde timidement les passants. C’est sa première distribution. Âgée de 15 ans, elle vient apporter son aide, tout en se considérant « sans parti ». Plus jeune, elle collait déjà des affiches communistes avec son père mais son intérêt pour la politique s’est vraiment concrétisé lors des mouvements contre la réforme des retraites. Depuis, elle milite au sein d’une association lycéenne. « Je n’ai pas encore le droit de vote, mais ce n’est pas pour autant que je ne peux pas agir. Je vis dans cette société comme tout le monde, j’ai mon mot à dire. »

« Trop jeunes pour s’engager »

Ils sont une petite dizaine de membres du RNJ, dimanche 23 juin, à tracter à l’entrée du marché de Pessac (7e circonscription) en soutien à la candidate d’extrême droite, Clémence Naveys-Dumas. « J’ai déjà votre programme ! » lance une passante, sourire aux lèvres. « Alors, on compte sur vous », répond Charlotte.

Pour Charlotte, l’âge n’est pas un obstacle à l’engagement politique.

E. S.

L’étudiante en droit a adhéré au parti de Marine Le Pen il y a six mois, par le biais d’un syndicat étudiant de droite. « Je connaissais peu de monde donc ça m’a permis de me faire des amis », partage la Corse de 18 ans. Lors des distributions de tracts, les réactions des passants sont variées. « Malheureusement, il arrive que des interlocuteurs critiquent notre âge en disant que l’on n’y connaît rien, que l’on est trop jeunes pour s’engager, que c’est du gâchis… » Des réflexions qui ne démotivent pas Charlotte. « Ça ne veut rien dire l’âge, du moment que l’on se sent prêt. »

« Aujourd’hui, la jeunesse se réveille et doit construire son avenir »

À ses côtés, Yanis abonde dans le même sens : « Aujourd’hui, la jeunesse se réveille et doit construire son avenir. » À 21 ans, le délégué départemental du RNJ de Gironde salue la forte mobilisation au sein du mouvement qu’il qualifie comme « le plus important du département ». Cet engouement de la jeunesse, Yanis l’explique par la présence de son parti sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, et par la représentation des jeunes au sein même du parti. « Ça nous montre que tout est possible. »

L’atout de la jeunesse

Au marché de Caudéran, dans la 1re circonscription du député sortant, le ministre Thomas Cazenave, ils sont une poignée de Jeunes avec Macron à tracter. Pour Timon, qui s’est engagé au lendemain de la dissolution, il y avait urgence. « Je suis jeune et s’il y a bien un moment où je veux que ma voix compte, c’est maintenant. Je souhaite défendre mes idées sur la France dans laquelle je veux vivre », assure le jeune militant de 22 ans.

Les Jeunes Horizons, qui œuvrent dans la même coalition que les jeunes macronistes, distribuent des flyers dans les boîtes aux lettres d’Eysines. Sur les documents, le visage de Stéphane Sence, candidat dans la 5e circonscription et seul représentant du parti d’Édouard Philippe en Gironde. Nathan, qui occupe aujourd’hui la fonction de coréférent des Jeunes Horizons, a rejoint le mouvement dès sa création en 2021. Depuis, il n’est plus le même. « J’étais assez timide au lycée, maintenant je peux parler devant 200 personnes », affirme-t-il, du haut de ses 21 ans.

Laura pense que la jeunesse tient un rôle primordial au sein des partis.

E. S.

Selon lui, l’engagement politique de la jeunesse aurait aussi des répercussions au sein de son propre parti. « Nous, les jeunes, sommes indispensables dans beaucoup de domaines. Notre voix porte et ça permet de faire monter des sujets. » Laura, étudiante de 20 ans en sciences politiques, pense aussi que l’apport de la jeunesse est bénéfique au parti, notamment en matière de communication. « Sur les réseaux sociaux, il y a des codes que les plus âgés n’ont pas acquis. C’est primordial qu’il y ait des jeunes en politique. On apporte quelque chose de nouveau. » Elle-même n’exclut pas d’entamer une carrière en politique.

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Publish date : 2024-06-28 17:02:31

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