C’est devenu une sorte de cri du cœur chez les socialistes, les écologistes et les communistes. Une gousse d’ail brandie par la gauche pour garantir que Jean-Luc Mélenchon ne vampirisera pas Matignon. Le « lider » insoumis l’assure, il ne sera pas Premier ministre, « c’est réglé ». Soit. Se débarrasser de l’oripeau et des radicalités qu’il génère, y compris sur l’antisémitisme, peut-il suffire à faire du Nouveau Front populaire un candidat crédible à la victoire aux législatives ? La gauche, évidemment, y croit.
Elle s’appuie sur une dynamique, miraculeusement née du bon score de Raphaël Glucksmann le modéré (Place Publique) aux élections européennes. En doublant, avec 13,8% des voix, son chiffrage de 2019, il a repris un leadership que la Nupes avait dilué, ne faisant ressortir que les divisions. Surtout, en s’approchant de la candidate du bloc macroniste Valérie Hayer (14,6%), il a redonné du souffle à un camp morcelé et des partis jugés irréconciliables. « On ne peut pas exclure une recomposition au centre-gauche, indique le politologue Rémi Lefebvre. Elle sera d’autant plus probable avec un groupe socialiste plus important à l’Assemblée, mais il faudra aussi voir combien il restera de députés macronistes estampillés à gauche », nuance-t-il.
29,5% des intentions de vote
Une façon de prévenir sur la fragilité d’un édifice électoral qui, s’il a décidé de s’unir et de « remettre les engueulades à plus tard », repose sur du sable. Même si la création du Nouveau Front populaire a pris tout le monde de court, à commencer par Emmanuel Macron qui avait dissous en observant une gauche éparpillée. Aujourd’hui, elle parvient, malgré les conflits qu’elle masque à grand-peine, à commencer par les fâcheries sur le conflit Israël-Hamas, à tenir un électorat. Elle le puise plus dans l’aversion pour le macronisme et la farouche détestation du RN que dans un projet de société. Les derniers sondages Ipsos pour Radio France, Elabe pour La Tribune, Cluster pour Le Point, ainsi que l’enquête « rolling » sur plusieurs semaines de l’Ifop offre au NFP 27 à 29,5% des intentions de vote. Ce qui correspond à une fourchette de 180 à 230 sièges. Loin des 289 requis pour une majorité absolue, cependant.
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Publish date : 2024-06-26 05:17:38
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