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Au son de Bella Ciao, hymne à la Résistance, l’ambiance était festive pour le meeting du candidat du Nouveau Front populaire, ce mercredi soir, à Varennes-Vauzelles, principale ville de la deuxième circonscription, enclave dans l’agglo de Nevers et autrefois bastion de la gauche. Aux législatives de 2012, Christian Paul y obtenait 75 % au second tour ; en 2017, il y était battu par Patrice Perrot (53 %). Mais aux dernières Européennes, c’est le Rassemblement national qui a largement remporté le vote dans la cité cheminote (39 %), comme ailleurs.
D’où un esprit d’unité plus affirmé que jamais, par de nombreuses prises de parole venues de toutes les composantes de la gauche, du maire communiste Olivier Sicot au maire écologiste d’Urzy, Gilles Devienne ; de jeunes qui « emmerdent le Front national » à un syndicaliste cheminot, en passant par une enseignante, inquiète pour « une école gratuite et laïque » ; de Fabien Bazin, président du Département, appelant au sursaut républicain, en passant par Patrice Joly, sénateur PS, déplorant « l’accroissement des richesses que rien ne permet de justifier », jusqu’à Éliane Desabre, suppléante du candidat, élue à Varennes-Vauzelles… Tous sont venus appeler à voter Christian Paul.
« La peur s’installe partout devant l’arrivée d’un gouvernement ouvertement raciste »
Ce dernier a justifié son retour : « La première raison de mon engagement, c’est l’imposture et le danger que porte le RN. Demandez leur programme. C’est un enrichissement des plus riches au détriment des plus pauvres, c’est l’abrogation de la réforme des retraites un jour sur deux, le démantèlement des services publics et de la protection sociale. L’école et l’hôpital seront les premiers au poteau d’exécution. La culture sera visée avec la fin du statut d’intermittent. Le pire, c’est que la peur s’installe partout devant l’arrivée d’un gouvernement ouvertement raciste ».
« Cette élection, ça n’était pas programmé. C’était une urgence… Mon engagement n’a pas changé, c’est celui de ma jeunesse, d’un socialiste qui a sonné l’alerte sur des renoncements… Retrouvons de l’indignation et de la vaillance, y compris si nous rencontrons de la colère et de l’indifférence. Avec le Nouveau Front populaire s’ouvre une nouvelle histoire. »
Ce programme nous engage, avec le passage du smic à 1.600 euros nets immédiatement, la retraite ramenée à 60 ans, bloquer les prix des biens de première nécessité… Un programme de justice sociale et fiscale, exactement le contraire que ce que projette le RN.
Face à la vague RN, Christian Paul répond par la métaphore, dans un discours percutant : « En face de cette vague, nous devons créer un raz de marée, une vague de gauche, la vague de ceux qui aiment la France et la République, qui préfèrent le chant des partisans au bruit des bottes ».
« Nous ne sommes pas dans un moment ordinaire. J’ai entendu beaucoup d’enthousiasme, beaucoup d’énergie et une pointe très forte de gravité. Avec la crainte que le pays de Victor Hugo passe du côté obscur de la force. Le pire n’est pas toujours sûr, mais aujourd’hui, le risque est immense. »
« La violence politique s’est installée dans le pays »
Et de blâmer aussi Emmanuel Macron : « Ce terrain, il l’avait préparé, par son mépris de classe, l’absence d’écoute de son pays, de son peuple. Oui, le terrain était bien préparé pour le RN. Ce que nous vivons, c’est une dangereuse récidive des années 30. La violence politique s’est installée dans le pays. Et la violence sociale s’est abattue sur les Français. Comme en 1936, un mouvement s’est levé, le Nouveau Front populaire, et un cri est lancé : Ils ne passeront pas !”
Alain Gavriloff
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Publish date : 2024-06-26 19:59:00
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