Les pancartes bleues, vertes, rouges, jaunes virevoltent parmi la foule, transportant avec elles leurs slogans « La fin des violences policières », « La défaite du fascisme », « Justice sociale, « Un logement digne pour tous », etc. « Nous sommes des artistes, nous ne sommes pas encartés à un parti politique, mais il nous semblait essentiel d’être là, contre le RN », expliquent les membres de cette « Formation de création en espaces publics ».
Comme eux, ils étaient mercredi soir plusieurs centaines de simples citoyens, militants associatifs ou sympathisants politiques venus soutenir le Nouveau Front populaire lors du « mee-ting mi-teuf » organisé au bien nommé square Léon Blum (ce dernier est devenu président du Conseil après la victoire du Front populaire en 1936, NDLR) par la toute jeune Réserve citoyenne, formée au lendemain des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée nationale. « Depuis les européennes, beaucoup de citoyens se mobilisent, même hors des partis, pour faire front contre l’extrême droite et porter le projet du Nouveau Front populaire, commente Kevin Vacher, militant contre le mal logement, à l’initiative de l’événement. On a voulu regrouper toutes ces forces en un événement festif. »
Déambulation artistique, fanfare, conférences… Festive, la soirée n’en était pas moins politique avec, en ligne de mire, un objectif : faire barrage au Rassemblement national les 30 juin et 7 juillet, lors des législatives anticipées. « Je suis de gauche, mais je ne suis affiliée à aucun parti, c’est la première fois que je m’engage aussi activement, témoigne Fiona, 31 ans, qui tient le stand de la Réserve citoyenne. Mais j’avais envie d’être active dans cette campagne, de ne pas la subir seule chez moi, de ne pas me dire je n’ai rien fait pour empêcher le RN d’arriver au pouvoir. » Jeunes diplômées en relations internationales, Tanaïs, 27 ans, et Solène, 24 ans, participent pour la première fois à une manifestation politique : « Mais le vent change, il faut montrer que le NFP a du soutien. On a peur de l’arrivée du RN, on ira voter aux deux tours ».
Des figures de la gauche locale ou nationale au milieu des anonymes
Quelques mètres plus loin, sur la place, l’antenne locale du syndicat des avocats de France distribue un petit fascicule dans lequel il décrypte les mesures du RN en matière de police et justice : « On ne donne pas de consigne de vote, mais on informe les gens sur les conséquences de l’arrivée au pouvoir du RN en matière de droit des étrangers, de lutte contre les agressions sexuelles, etc ».
Des politiques ou des figures de la gauche locale ou nationale se mêlent aux anonymes. Parmi eux, la maire de secteur Sophie Camard, l’adjoint à la culture Jean-Marc Coppola, l’adjointe à l’État civil Sophie Roques, la militante féministe Alice Coffin, l’économiste Julia Cagé ou encore le journaliste de Mediapart Edwy Plenel. « À Mediapart, nous pensons que l’extrême droite, ce n’est pas seulement des politiques conservatrices, c’est l’ennemi de l’égalité, le fait de disposer des mêmes droits quelles que soient notre religion, nos origines, etc. Un événement comme celui-ci est important car c’est de la société civile que viendra le sursaut. »
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Publish date : 2024-06-26 17:44:00
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