Elections législatives 2024dossierLe collectif «Nos services publics» propose un comparateur de programmes pour que les électeurs se fassent une idée concrète de ce que feraient les différents partis prétendant au pouvoir dans l’éducation, la santé, la sécurité… La coalition de gauche apparaît comme la seule proposant une rupture avec les politiques des dernières décennies.
Vous n’entendrez quasiment jamais un politique en campagne vous dire qu’il veut «s’attaquer aux services publics», qu’il compte les «dégrader» ou vous assurer qu’«il y en a trop». Et pourtant, usagers comme partis, y compris ceux qui ont gouverné ces dernières décennies, semblent s’entendre sur le fait que la situation est désormais critique dans des secteurs aussi cruciaux que la santé, l’éducation ou la justice. Ces législatives 2024 anticipées ne font pas exception : chaque force en présence met sur la table des propositions, ou des intentions plus ou moins vagues, censées améliorer la vie quotidienne. Pour quels effets ?
Un comparateur avec une trentaine de réponses concrètes
Le collectif «Nos services publics», créé en 2021 par des agents publics et des experts pour contrer «les orientations absurdes de nos politiques publiques», lance ce mardi 25 juin un «comparateur de programmes» spécifiquement consacré à ces questions. L’outil s’efforce de répondre à une trentaine de questions concrètes («Mon enfant aura-t-il des professeurs dans toutes les matières et toute l’année ?» «Le prix de l’énergie va-t-il encore augmenter ?» «Est-ce que je vais payer plus cher pour me déplacer au quotidien ?» «Mes impôts vont-ils augmenter ?») en synthétisant les positions des quatre principales forces engagées dans la campagne : Nouveau Front populaire (NFP), Ensemble (Renaissance et associés), Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN). Les concepteurs se sont appuyés aussi bien sur les programmes publiés (qui sont parfois très succincts, par exemple chez LR) que sur des déclarations publiques ou des prises de position au Parlement (votes sur des projets ou propositions de loi, dépôt d’amendements ou de propositions de loi).
De leur analyse, il ressort que trois programmes sur quatre (ceux d’Ensemble, LR et le RN) comportent «un risque majeur d’accélération du recul des services publics», explique Arnaud Bontemps, un des animateurs du collectif. A titre d’exemple, le RN ne prévoit pas d’embauches de professeurs pour pallier les absences, relève la synthèse publiée pour l’occasion, tandis qu’«Ensemble affiche une trajectoire budgétaire fortement contrainte et conditionne les revalorisations à une hausse de la charge de travail et Les Républicains n’ont proposé aucune mesure concrète concernant l’éducation».
Un seul programme apparaît comme opérant «une rupture avec ce qui est fait depuis plusieurs années»
Par ailleurs, le collectif souligne que le principe de la «préférence nationale», qui constitue l’armature du programme frontiste, «serait un élément de fragilisation supplémentaire des services publics», à double titre : d’abord, car elle va à l’encontre de «principes essentiels» tel que la non-discrimination ; ensuite, car elle «conduirait à les couper de très précieuses ressources humaines», notamment dans le secteur de la santé.
A l’inverse, le programme du NFP, qui repose sur une augmentation de la fiscalité sur les revenus des 10% les plus aisés et sur le patrimoine des 1 % les plus aisés, apparaît comme le seul opérant «une rupture avec ce qui est fait depuis plusieurs années». Aussi le programmateur fait-il régulièrement ressortir en vert (donc positivement) les propositions du NFP, contre du orange ou du rouge pour celles des trois autres. Les faiblesses de la coalition de gauche apparaissent par exemple dans les transports, avec du flou sur l’offre ferroviaire, ou bien s’agissant de l’accès aux études supérieures : la promesse de suppression de la sélection à l’université n’est pas accompagnée de moyens détaillés pour garantir des places à tout le monde.
Source link : https://www.liberation.fr/economie/legislatives-sur-les-services-publics-un-net-clivage-entre-le-nouveau-front-populaire-et-les-autres-partis-20240625_MHVT4JZE7VA7JNXO33YE2JGTPE/
Author :
Publish date : 2024-06-25 15:03:21
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.