TF1 a organisé ce mardi 25 juin 2024 un débat entre les têtes de proue des trois principaux camps en lice lors des prochaines élections législatives : Gabriel Attal (Renaissance), Jordan Bardella (Rassemblement national) et Manuel Bompard (Nouveau Front populaire). Voici ce qu’il faut retenir de ce débat.
Quelles mesures pour doper le pouvoir d’achat des Français ?
Le débat a d’abord porté sur les questions de pouvoir d’achat. Interrogé sur ses reculs en la matière, Jordan Bardella les a justifiés par ce qu’il estime être une « quasi-faillite » de l’État. Il a néanmoins indiqué qu’il souhaitait baisser la TVA sur l’énergie, dont les carburants, « une mesure d’urgence qui va permettre à nos concitoyens de respirer ».
Critiquant les renoncements de Jordan Bardella, Manuel Bompard a rappelé que le Nouveau Front Populaire bloquerait les prix de « l’énergie, des carburants et de certains produits de première nécessité ».
Relancé sur son bilan, Gabriel Attal a rappelé son mantra : « gagner plus mais dépenser moins ». « Gagner plus, ça veut dire élargir la prime de pouvoir d’achat versée l’an dernier à 6 millions de salariés », a détaillé le locataire de Matignon, avant de critiquer les dépenses prévues dans les programmes de ses opposants.
Quel niveau pour le Smic ?
La question du salaire minimum a également été évoquée. Manuel Bompard a rappelé que le Nouveau Front populaire voulait l’augmenter à 1 600 €. Un choix critiqué par Gabriel Attal qui a jugé que cette mesure était « une machine à détruire de l’emploi ». Défendant sa mesure, Manuel Bompard a mis en avant l’exemple espagnol, où le Smic « a augmenté ces dernières années le Smic de 30 % ».
« Vous êtes une arnaque sociale » a relancé Jordan Bardella, en détournant un slogan utilisé par le Nouveau Front populaire à l’encontre du RN. Il a dans la foulée critiqué le fait que la mesure voulue par Manuel Bompard alourdirait les charges des petits patrons.
L’épineuse question des retraites
Les retraites, sous le feu des projecteurs ces derniers mois, ont également été abordées. Gabriel Attal a défendu la dernière réforme et a fustigé ceux qui « promettent la lune » et veulent « foutre en l’air » le modèle français.
Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard, sur le plateau de TF1, ce mardi 25 juin 2024. | CAPTURE D’ÉCRAN TF1
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Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard, sur le plateau de TF1, ce mardi 25 juin 2024. | CAPTURE D’ÉCRAN TF1
Manuel Bompard et Jordan Bardella ont eux rappelé vouloir abroger la réforme d’Emmanuel Macron. Le président du RN la juge « injuste et inefficace » et veut prioriser « les carrières longues ». Dans son projet, certains Français qui ont commencé à travailler plus tard pourront toutefois être à la retraite « à 66 ans ».
Manuel Bompard a rappelé sa volonté de ramener l’âge de la retraite à 60 ans « d’ici 2027 ». Il a toutefois précisé que le départ à 60 ans de ceux qui ont commencé à travailler tard ne se fera pas à taux plein.
Quid des impôts ?
Sur la question fiscale, Gabriel Attal a rappelé sa volonté de créer « une règle d’or » empêchant les hausses d’impôts.
De son côté, Manuel Bompard, regrettant que la majorité ait « diminué les recettes de l’État », a expliqué que le Nouveau Front populaire augmenterait seulement les impôts « des 8 % les plus riches », notamment par une plus grande progressivité de l’impôt sur le revenu.
« Je serai le Premier ministre de la paix fiscale », a assuré Jordan Bardella, qui confirme vouloir « un audit des comptes de l’État » et exonérer d’impôts sur le revenu les moins de 30 ans. « Mais pourquoi un ouvrier de 31 ans paierait des impôts et un trader de 29 ans n’en paierait-il pas ? », a rebondi Gabriel Attal.
Interrogé sur la lutte contre le réchauffement climatique, Manuel Bompard s’est dit « favorable à faire bien davantage » que ce qui est déjà fait, notamment sur la rénovation des logements. « La transition écologique, c’est le défi du siècle », dit-il.
Gabriel Attal s’est dit d’accord sur ce dernier point. Le Premier ministre a rappelé que les émissions de gaz à effet de serre avaient baissé de 6 % en France l’an dernier. « Je propose de doubler le leasing social sur les véhicules électriques », a-t-il expliqué.
Jordan Bardella a lui jugé « pas raisonnable » la date de 2035 pour mettre fin à la vente des véhicules thermiques. Rappelant son opposition au développement des éoliennes, le président du RN a rappelé sa volonté de promouvoir le nucléaire. Gabriel Attal a rappelé que le gouvernement allait lancer « 14 nouveaux réacteurs ».
Quelle politique concernant l’immigration ?
Les débats sur l’immigration ont commencé par le rappel par Jordan Bardella qu’il entendait revenir sur « le droit du sol ». « La France ne peut plus prendre sa part en matière d’immigration », dit-il, avant d’annoncer « une loi d’urgence ».
Manuel Bompard a voulu « ramener un peu de raison dans le débat » rappelant « qu’un Français sur quatre avait des ancêtres étrangers ». Le coordinateur des Insoumis a rappelé qu’il voulait « lutter contre les causes » des migrations. Il rappelle également que l’italienne Giorgia Meloni, Premier ministre d’extrême-droite, avait elle accueilli des centaines de milliers d’immigrés.
Gabriel Attal a lui critiqué la volonté de Jordan Bardella d’interdire certains postes aux « binationaux ». « Imaginez le message que vous envoyez », a-t-il lancé.
L’enjeu de la sécurité
Les trois débatteurs ont également été interrogés sur les questions de délinquance. « J’assume de dire que ma priorité c’est la délinquance des mineurs », complète Gabriel Attal, rappelant vouloir « atténuer l’excuse de minorité » et instaurer des « comparutions immédiate » pour les mineurs.
Jordan Bardella veut lui « un tournant sécuritaire et un tournant pénal » et souhaite notamment instaurer des peines planchers. Il fait également le lien entre sécurité et immigration.
Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard, sur le plateau de TF1, ce mardi 25 juin 2024 | CAPTURE D’ÉCRAN TF1.
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Jordan Bardella, Gabriel Attal et Manuel Bompard, sur le plateau de TF1, ce mardi 25 juin 2024 | CAPTURE D’ÉCRAN TF1.
« Les Français sont inquiets », a lui aussi expliqué Manuel Bompard, indiquant vouloir « remettre ce qui a fonctionné », notamment la police de proximité. Il veut également redonner des moyens aux douaniers et aux services de renseignements. Il rappelle également que des atténuations de l’excuse de minorité existent déjà.
Quelles sont les problématiques de l’école ?
Après que Gabriel Attal a défendu son bilan et lancé que « les professeurs l’auront toujours avec eux », Manuel Bompard a jugé « que le problème de l’école ce n’est pas le port de l’abaya », qui avait été mis en avant par le Premier ministre.
Jordan Bardella a lui estimé que « des pressions de fondamentalisme religieux » se faisaient ressentir à l’école. Il a également rappelé ses mesures concernant l’interdiction des téléphones portables ou le vouvoiement obligatoire.
Interrogé sur le manque de médecins, Gabriel Attal a rappelé que la majorité avait fait en sorte que plus de médecins soient formés. « Et il faut libérer du temps médical pour les médecins », rappelle-t-il.
« Il faut réguler l’installation des médecins », a jugé Manuel Bompard, indiquant qu’il fallait également aider les services d’urgence « à bout de souffle ». Jordan Bardella a rappelé qu’il voulait « redonner du pouvoir aux soignants » et permettre un cumul-emploi retraite pour les médecins en âge d’être à la retraite.
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Publish date : 2024-06-25 20:25:03
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