DOSSIER. Législatives 2024 : faut-il s’attendre à une hausse des impôts avec les programmes du RN et du Nouveau Front Populaire ?

DOSSIER. Législatives 2024 : faut-il s’attendre à une hausse des impôts avec les programmes du RN et du Nouveau Front Populaire ?

l’essentiel
À quelle sauce fiscale seront mangés les Français après les élections ? Si la majorité sortante prône le statu quo, le RN avance sa baisse de la TVA alors que le Nouveau Front populaire (NFP) présente un big bang fiscal.

Les Français voteront-ils avec leur portefeuille lors des prochaines élections législatives ? Bien souvent, les électeurs épluchent les programmes économiques et surtout les mesures fiscales proposées par les différents partis avant de glisser leur bulletin dans l’urne. Gabriel Attal a martelé cette semaine qu’il n’y aurait « pas de hausse d’impôt quoi qu’il arrive » si la majorité présidentielle l’emportait.

Baisse de la TVA sur le carburant et l’énergie

Face à lui, les deux grands blocs (Rassemblement national et Nouveau Front Populaire) alignent des programmes radicalement différents. Le RN qui a passé son grand oral devant les patrons du Medef pour présenter sa feuille de route économique a confirmé la baisse de la TVA à 5,5 % sur l’électricité, le gaz, le fioul et les carburants, contre 20 % actuellement, générant un manque à gagner de 16,8 milliards d’euros pour les finances publiques.

RN : Fin de l’impôt sur le revenu pour les jeunes

Jordan Bardella reprend aussi une mesure défendue par Marine Le Pen lors de la dernière élection présidentielle : exonérer d’impôt sur le revenu les moins de 30 ans pour soutenir le pouvoir d’achat. Afin d’inciter les patrons à augmenter les salaires, le RN propose une exonération de cotisations patronales sur les salaires (inférieurs à trois fois le smic) qui ont été augmentés d’au moins 10 %.
Enfin : pas d’augmentation d’impôt sur le revenu. Mais ce gel fiscal pourrait être remis en cause en fonction du résultat de l’audit des finances publiques que Jordan Bardella mènera dès cet été s’il est élu.

NFP : 50 milliards d’euros d’impôt dès cet été

De son côté, le NFP propose un véritable big bang fiscal. Chiffré par Jean-Luc Mélenchon lui-même à 200 milliards d’euros mais ramené vendredi à 125 milliards sur deux ans par la direction de l’alliance de gauche, ce programme est jugé dispendieux par le monde économique alors que la France fait face à une procédure pour déficit excessif de la part de la Commission européenne. Les propositions du Nouveau Front Populaire s’affichent clairement comme un programme redistributeur avec notamment la hausse de 10 % du point d’indice des fonctionnaires.

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Mais la redistribution a un coût pour les finances publiques. Dès cet été, le programme commun provoquerait une hausse de 50 milliards d’euros d’impôt. Concrètement, sont prévus le rétablissement « immédiat » de l’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune avec une composante climatique qui doit rapporter 15 milliards d’euros, la suppression de la flat tax sur les revenus financiers (2 milliards), la taxation des superprofits des agro-industriels et de la grande distribution qui doit générer 15 milliards d’euros de recettes nouvelles.

Un impôt sur le revenu beaucoup plus progressif

Parmi les mesures phares pour les particuliers, le NFP veut instaurer un barème de l’impôt sur le revenu à quatorze tranches au lieu de cinq actuellement pour davantage de progressivité. Le taux le plus élevé pour les revenus au-delà de 400 000 € par an pourrait atteindre 90 % ! Manon Aubry la députée européenne France Insoumise a affirmé que « ceux qui gagnent moins de 4 000 € par mois, soit 92 % des Français, paieront moins d’impôts ». La CSG serait elle aussi rendue progressive avec quatorze tranches.

Les marchés financiers attentistes

Qualifié de « délire total » par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, le programme NFP ne sera pas financé par « une augmentation des déficits » a assuré Eric Coquerel (LFI). Sur la période 2026-2027, dite « de transformation », le montant des recettes est estimé à 150 milliards d’euros porté par une relance de la consommation.

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Pour l’instant les marchés financiers attendent le résultat du scrutin et ne chahutent pas la dette française : les bons du Trésor à dix ans s’affichent à 3,11 % soit leur niveau d’avant la dissolution. Jeudi, l’agence France Trésor qui lève la dette auprès des marchés a réussi sans problème a placé dix milliards d’obligations d’État. Mais tout pourrait changer à l’issue du second tour.

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Publish date : 2024-06-23 04:30:00

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