quand la campagne des législatives revisite l’Histoire

quand la campagne des législatives revisite l'Histoire

Vous entendez et entendrez certainement dire que « le Front populaire a voté les pleins pouvoirs à Pétain » ? Voici une liste de ressources non exhaustive sur la question. N’hésitez pas à la compléter. (Spoiler : c’est faux) pic.twitter.com/tuSRFogr2H

— Nathalie Raoux (@RaouxNathalie) June 15, 2024

Léon Blum se retournerait-il dans sa tombe ?

Depuis l’annonce de la création du Nouveau Front populaire, la figure de Léon Blum est réapparue sur le devant de la scène. À gauche, ce grand nom du socialisme est invoqué pour rappeler les grandes heures de cette coalition. Mais du côté des institutions juives, certains dénoncent le nouveau rassemblement des gauches, y voyant une « honte » et un « accord infâme » avec La France insoumise (LFI), qu’elles accusent d’antisémitisme en raison de ses prises de position controversées après les attaques du Hamas le 7 octobre dernier en Israël.

Léon Blum était en effet issu d’une famille juive d’origine alsacienne et a été visé dès le début de sa carrière par des attaques antisémites. Lors de son investiture en 1936, le député Xavier Vallat, qui s’occupera par la suite des questions juives à Vichy, avait déclaré que « la France, vieux pays gallo-romain, allait être gouvernée, pour la première fois, par un juif ». Le frère de Léon Blum, René, a également été assassiné à Auschwitz en septembre 1942 parce qu’il était juif.

La Licra [Ligue contre le racisme et l’antisémitisme] a de son côté déploré un Parti socialiste « oublieux de sa propre histoire, de sa culture politique et de ses combats humanistes ». « Cela méritait bien un pied de nez à l’Histoire, au ‘Front populaire’, le vrai, et à son leader, le ‘juif Blum' », a-t-elle ajouté. Le président Emmanuel Macron a également déclaré que le chef de file du Front populaire devait « se retourner dans sa tombe » en pensant à cette « alliance électorale qui permettra de donner 300 circonscriptions à LFI, et donc à des gens qui ont assumé très clairement de ne pas condamner l’antisémitisme : ce n’est pas ça, le Front populaire, ça a un sens dans notre histoire, ça a un rôle, ça a une dignité ».

L’arrière petit-fils de Léon Blum, Antoine Malamoud, a toutefois répondu à ces critiques en publiant une tribune sur le site de Médiapart. Il a rappelé qu’en 1936, les divisions étaient déjà fortes au sein du Front populaire entre communistes, socialistes et radicaux, mais que pour son arrière-grand-père, il s’agissait avant tout d’une unité d’action « contre les menaces fascistes ». Pour Antoine Malamoud, le Nouveau Front populaire doit mettre « de côté les polémiques et les attaques personnelles même s’il y a des divergences sur les sujets de fond ». Il souligne en effet que les « déclarations imprudentes ou hasardeuses » de LFI doivent être critiquées et condamnées, mais selon lui, « c’est au cœur de la pensée de l’extrême droite que l’antisémitisme est structurellement présent. Il est au cœur de l’idéologie identitaire. »

Léon Blum se retrouve étrangement au cœur de l’actualité politique. Plutôt que de faire parler notre grand mort, nous vous proposons quelques ressources pour vous faire votre propre avis sur ce qu’il aurait pu penser du moment 🧵

— Léon Blum (@LeonBlum_amis) June 12, 2024

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Publish date : 2024-06-18 16:08:57

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